Après leur rencontre au sein du collectif Les Rêveries Acoustiques qui produit des installations sonores et des performances, Roland Favre (claviers) et Guillaume Louis (batterie) commencent à jouer en duo et y trouvent une grande liberté. Ils expérimentent différentes choses jusqu’à trouver leur son avec l’aide d’une installation. Les claviers et la batterie sont connectés à des tôles métalliques qui résonnent au gré des improvisations. La formation en binôme offre une grande liberté d’action aux musiciens qui peuvent changer de cap à tout moment et transformer spontanément leur propre matériel musical. Ainsi, les compositions sont toujours en mouvement et le duo réinvente constamment ses créations. Mont Wilson – à l’origine un des plus ancien observatoire astronomique aux Etats-Unis – donne son nom au duo et nous fait entrer dans un univers poétique, une oreille tournée vers les étoiles.

Petit Château

Structure cubique de 2,5 mètres de côté à laquelle sont suspendues des tôles métalliques de différentes tailles, Petit Château est un support sonore et visuel pour les performances live de Mont Wilson. Les tôles sont reliées à la batterie et au Fender Rhodes et agissent comme des haut-parleurs métalliques. L’installation résonne sous les doigts des musiciens comme une extension de leurs instruments. La vibration des tôles induite par la propagation du son et la réfléction de la lumière sur celles-ci est aussi l’occasion pour les artistes d’exploiter le potentiel visuel de l’installation. Les deux musiciens prennent place de part et d’autre de ce « petit château », à la fois bastion de résistance et structure ouverte, oscillant entre le confort et l’inconnu. La maison et l’univers.

Roland favre

Roland Favre a étudié les musique improvisées avec le pianiste Thierry Lang et le compositeur Max Yendly lui a enseigné les techniques de la composition et de l’arrangement. Constituant en partie son inspiration de l’apport de disciplines théoriques, Roland Favre est subjugué par la lecture de « La poétique de la rêverie », approche littéraire de l’imagination, par Gaston Bachelard. C’est sous l’impulsion de cette lecture qui le conduit à façonner toute matière avec ressenti que Roland Favre s’aventure dans la rénovation d’un piano défraichi de 1919. Cette expérience le lance dans une quête symbiotique avec la matière sonore. Pour s’épanouir dans cette réalisation, il a installé ce piano dans un atelier que se partagent des artistes. Dans ce lieu, une fenêtre s’ouvre sur l’art visuel et les problématiques qui sont celles des peintres, sculpteurs ou architectes se mèlent à ses réflexions et intensifient la teinte de sa pensée musicale. Ceci l’amène à repenser son jeu et à intervenir sur le timbre de l’instrument. En s’appuyant sur les découvertes occasionnées par la rénovation de son piano, il se met à intervenir directement sur la table d’harmonie au moyen de dispositifs électroniques et par des interventions physiques. Ces nouvelles expériences se ramifient dans le projet « Matière et Résonance » du collectif de musiciens Les Rêveries Acoustiques.

Guillaume Louis

Guillaume Louis est né à Genève en 1984 et vit aujourd’hui à La Tour-de-Peilz. À l’adolescence, il est fortement marqué par la rencontre du guitaiste François Kieser et devient le batteur de son groupe Aware! dans lequel il découvre le blues, le funk et l’improvisation. Il a ensuite étudié la batterie jazz à la HEMU de Lausanne avec Marcel Papaux et est diplômé d’un master en pédagogie. Guillaume rejoint alors The Animen, groupe de rock aux accents 60’s, avec lequel il enregistre l’album « Are We There Yet ? » à Nashville avec le producteur Andrija Tokic (Alabama Shakes). Suit une tournée d’une centaine de dates à travers l’Europe dans des lieux prestigieux tels que La Maroquinerie (Paris), le Lido (Berlin) ou encore le Paléo Festival. Le groupe enregistre alors « Same Sun/Different Light » à Paris avec Samy Osta (La Femme ; Feu Chatterton). Guillaume a collaboré régulièrement avec le compositeur Nicolas Rabaeus pour des musiques de films et pour ses albums folk sous le pseudonyme Tsar Shate II. Plus récemment, il rencontre Roland Favre, pianiste et touche-à-tout qui fabrique ses propres instruments et aime créer des visuels pour sa musique. Ce dernier l’invite à s’installer dans son atelier à Corseaux, près de Vevey, un lieu inspirant où se côtoient artistes plasticiens et musiciens à deux pas d’une petite plage sur le Lac Léman. Guillaume Louis y a installé son studio et y enseigne aussi la batterie.